DES LÉGUMES BIO ET LOCAUX TOUTE L’ANNÉE
Témoignage de Mélanie Martin, la partenaire maraîchère BIO de l’AMAP du Moun
Pourquoi le choix du BIO ?
Lors de mes études, je me suis intéressée fortement à l’agriculture biologique et j’ai passé un certificat de spécialisation en Agriculture Biologique. C’est sans doute aussi du fait de mes parents qui m’ont inculqué de nombreuses convictions écologiques que ce mode de production s’est avéré une évidence. Ils cultivaient en respectant leur environnement et de nombreuses mesures agro-environnementales étaient déjà pratiquées sur leur exploitation.
Suite à ces études, j’ai effectué un stage en arboriculture chez Thierry et Ghislaine Dussac (NR : notre productrice de fruits) et j’ai essayé l’arboriculture. Mais après de nombreuses expériences, à l’évidence, l’arboriculture ne convenait pas au type de sol de mon exploitation. Je me suis alors formée en maraîchage et je me suis donc installée en 2013, en créant ma propre structure. J’avais alors implanté deux serres et j’exploitais 50 ares de terre. Aujourd’hui, presque 5 ha sont en production dont 3000m² de tunnels.
Des légumes bio
Lors de mon installation, je voulais déjà produire des légumes toute l’année, c’est pourquoi l’achat de tunnels a été indispensable. Ils me permettent d’assurer une partie de la production car la gestion des aléas climatiques est plus facile, notamment en bio. Ils me permettent également de gagner en précocité sur certains légumes et de prolonger la production en fin de saison.
Tous les légumes, sont issus de graines biologiques dont la plupart ont été semées dans une entreprise adaptée, qui emploie des travailleurs handicapés : « Les jardins de Nonères ». Je reçois donc des jeunes plants prêts à être cultivés.
Une terre qui demande des soins attentifs.
Ma terre est sableuse et assez pauvre en matière organique, je dois donc apporter de l’amendement organique par le biais d’un compost ainsi que beaucoup d’eau. Afin de préserver la vie microbienne de mon sol, je pratique un travail du sol dit simplifié, avec peu de passage d’outil (griffe et buteuse).
L’un des points les plus importants sur mon exploitation est le respect du cahier des charges de l’agriculture biologique. Celui-ci impose une rotation des cultures qui ne doivent pas se retrouver pendant 5 ans sur le même endroit. Le travail en planche permanente me permet donc de pouvoir plus facilement respecter ce point.
Production et vente directe
Je ne voulais pas rentrer dans un système agricole qui ne me permettait d’avoir une certaine liberté… Au contraire, je voulais être libre de choisir mon mode de commercialisation et surtout libre de définir un prix de vente juste, qui prenne en compte mes charges et mon choix de vie.
Aujourd’hui, je produis une quarantaine de légumes qui sont commercialisés à 90% en vente directe, dont une grande partie à l’AMAP du Moun. Les 10 autres sont vendus aux magasins de proximité sur Mont de Marsan.
Ce choix de vente en direct, toute l’année, demande beaucoup d’organisation et de petites mains afin de pouvoir produire une multitude de légumes tous différents les uns des autres.
Grâce à ce choix de commercialisation et de production, mon exploitation a créé sept emplois à plein temps auxquels se joignent des saisonniers qui viennent renforcer l’équipe l’été.
Ce système me permet de jouer un rôle dans la préservation de mon environnement, de mes sols et donc de créer un micro écosystème sur la ferme qui tient compte également de la santé du consommateur, du bien être des salariés et de mon épanouissement.
Je remercie tout le monde de participer, chacun à sa manière au développement de cet écosystème.